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10 novembre 2015

L'artiste Ely LEFEVRE est venue rencontrer nos élèves

 

ely lefèvre photo conférence

 Le jeudi 15 octobre, la jeune designer Emeline Lefèvre est venue présenter son travail aux élèves de BTS 1. Celle qui préfère finalement qu'on l'appelle Ely Lefèvre répondait à l'invitation de Frédéric Selleret et des documentalistes dans le cadre de l'opération pARTage. 

Comme vous le découvrirez, elle s'intéresse à l'objet, l'espace et la ville. 

Elle a tout d'abord rapidement évoqué son cursus à l'ENSA où elle a choisi l'option design, puis elle nous a montré son travail dans un ordre chronologique car cela permet de bien comprendre son évolution. 

La première oeuvre représentait des chiffres écrits au sol à la mine de plomb : il s'agit en fait des  coordonnées géographiques du lieu. Elle reflète bien la démarche de l'artiste : d'une part, à chaque nouvelle présentation les chiffres changent selon le lieu, et d'autre part, le matériel utilisé est très ordinaire. 

Emeline se sert souvent de matériaux récupérés. Par exemple, elle fabrique des sièges avec des cartons trouvés sur les trottoirs devant les magasins. Elle les assemble selon différentes méthodes et les pose sur des escaliers. Après avoir servi, le temps d'un concert, ces objets éphémères retournent ensuite à la benne à papier. Toujours avec du carton, elle a eu l'idée d'objets à construire soi-même avec l'emballage de produits achetés dans une grande enseigne de meubles et objets de décoration. Ces accessoires seraient prédécoupés et pourraient être assemblés sans colle et sans outils : une tablette à poser près du canapé, un support pour installer le tube fluorescent…

Elle emploie également la transformation. Elle a par exemple créé une table basse en tubes métalliques noirs et en verre transparent. Cela lui donne au départ l'apparence d'un cube en 3D. Mais des charnières permettent de l'articuler pour lui donner différents formes. Dans un montage plus ludique, elle a imaginé une lampe constituée d'un abat-jour emboîté sur une ventouse à déboucher les éviers. Celle-ci peut donc se coller provisoirement à l'emplacement de son choix. Enfin, elle est allée jusqu'à transformer les tréteaux de l'école en dévidoirs pour les gros rouleaux de papiers récupérés auprès des imprimeurs ! Ils peuvent être placés au milieu de la salle pour un usage collectif ou supporter un plan de travail et devenir un objet plus personnel. 

La designer nous a ensuite présenté plusieurs pièces en porcelaine correspondant à des commandes. 

La première a été réalisée pour le centenaire du théâtre de l'Union. Ce sont deux éléments semblables qui forment la lettre U quelque soit l'angle sous lequel on le regarde. La seconde l'a été pour le Rotary club de Limoges, une association qui oeuvre pour l'entente entre les peuples par des actions humanitaires et des échanges culturels. Cet objet identitaire est composé de deux ressources limousines : un bol culbuto en porcelaine sur lequel figure le logo du Rotary club est déposé dans un socle en châtaignier. 

 

La suite de son travail est consacré à l'espace urbain. Elle nous a montré une vidéo prise sur un chantier. En effet, elle aime monter en haut des grues. On y retrouve l'idée de détournement et d'espace éphémère : l'engin devient un belvédère et quand il change d'endroit, le point de vue est différent. Elle a ensuite évoqué son projet « Les îles invisibles ». Il s'agit de photographies en gros plan de chewing-gums collés au sol. « Ces objets ont une mauvaise image, ils sont synonymes de dégradation. Mais le changement d'échelle et la mise à la verticale transforme la perception que l'on peut en avoir. » explique-telle. Elle s'est intéressée également à un espace disqualifié, le terrain vague. Alors que les services municipaux l'avaient caché derrière une palissade, elle a percé un trou dans celle-ci pour y placer un judas, cet objet destiné à savoir qui sonne à notre porte. 

 Elle a terminé son exposé en parlant des pièces qu'elle avait disposées au CDI. Celles-ci prolongent sa réflexion sur l'espace urbain. La première est un exemplaire des sièges en carreau de céramiques qui vont prochainement être installés sur la place de la Cathédrale. Les carreaux sont modulables pour créer un siège pour une seule personne ou pour plusieurs. D'autres seront peut-être installés ensuite dans des sites peu aménagés, en marge du centre ville. L'objectif de ce projet est d'offrir à la fois d'autres points de vue sur la ville et de nouveaux cadres pour le dialogue. La deuxième est une carte qui donne à voir et à faire des choses différentes de ce qui est habituellement proposé par les dépliants touristiques. Celle-ci représente les lieux de Limoges où l'on peut boire et manger gratuitement. L'artiste y a recensé les bornes d'eau potable et les marchés ou magasins qui entreposent dehors, sans les détruire, des aliments invendus pour qu'ils soient récupérés. De plus, cette carte est imprimée sur du tissu. Elle peut donc servir de foulard ou être facilement roulée sans se déchirer. Ces cartes en tissus ont été utilisées pendant la Seconde Guerre mondiale, notamment par les soldats parachutés. Elles pouvaient être mouillées sans se détruire ou être dissimulées sous les vêtements sans être senties à la fouille. La dernière est un ensemble de cartes à tatouer directement sur la peau pour visiter un quartier les mains libres. Mais une fois encore, elle donne à voir des lieux différents des attractions touristiques habituelles : les manuscrits urbains (tags, inscriptions…), les raccords de bitumes qu'elle trouve artistiques…

Les élèves ont beaucoup apprécié cette intervention. Peut-être regarderont-ils Limoges d'un autre œil, maintenant. 

Corinne Bonneau et Dominique Labrousse - Documentalistes

 

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