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28 mars 2014

Bernard GILBERT, à la rencontre des lycéens de BASTIE

P1030768Le jeudi 20 mars, le plasticien Bernard Gilbert a rencontré les élèves de T CIG.

Il a rapidement présenté son parcours professionnel, en évoquant ses études de peinture à l'Ecole supérieure d'Art de Grenoble puis son métier de professeur à l'Ecole nationale des Arts décoratifs de Limoges pendant quarante années. Mais il a surtout parlé de son activité artistique.

Il a tout d'abord expliqué qu'il était retourné vers le dessin car il trouvait la peinture trop « facile » et les couleurs trop « séductrices ». Les valeurs noires, grises, blanches l'intéressent davantage. Il compose les surfaces par couches avec de multiples valeurs qui se succèdent.

Il a beaucoup insisté sur l'importance du choix du papier et des outils. Il possède toute une collection de stylos, dont certains sont métallisés. Pour lui, le travail commence dès cette étape car les choix opérés lui imposent des contraintes et lui indiquent les directions à prendre. Il a trop d'idées et il doit en éliminer !

 Pendant la réalisation du dessin, il n'est plus dans la réflexion mais simplement dans le plaisir du dessin. Cette dimension hédoniste est primordiale : il caresse la feuille... Le geste se limite à l'ampleur de la main. C'est pour lui un geste ancestral comme un prolongement de son corps.

 Il utilise différents formats mais c'est la taille de sa table de travail qui représente le format maximum du papier. Pendant qu'il dessine, il tourne autour de la table. Il ne cherche pas à représenter une forme particulière. Au contraire, il laisse cette forme émerger. Il utilise même parfois une loupe pour ne pas voir la limite du dessin, ne pas connaître immédiatement la forme qu'il dessine. Il commence toujours par l'intérieur du dessin en progressant petit à petit vers l'extérieur et l'aspect final s'impose de lui-même.

 Quand il commence son dessin, il ne sait pas pour combien de temps il en aura. Il peut s'arrêter et le reprendre plus tard. Parfois des mois ou des années après. C'est une sorte de conversation qu'il peut reprendre à tout moment. De toute façon, il est préfère reprendre un dessin préalable, car il appréhende la feuille blanche. Le vide, le rien, l'absence l'angoissent. "Etre entre temps m'intéresse, finaliser ne m'intéresse pas", dit-il. Il ne s'arrête que lorsque le papier ne peut plus recevoir de trait sans se déchirer, ou bien parce que la forme lui donne satisfaction, ou encore  à cause d'un épuisement physique parce que c'est pénible pour son dos...

En fait, le temps, c'est la matière principale de son travail. Mesurer le temps qui passe. Il déclare : "Je m'élève contre le temps qui va très vite, surtout à notre époque."

Tout au long de l'exposé, les élèves se sont montrés très intéressés et ils ont posé des questions nombreuses et pertinentes.

Dominique LABROUSSE, documentaliste

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