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29 janvier 2015

La contrefaçon émotionnelle de l'objet

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L’artiste Morgane Kabiry 23 ans, diplômée en 2014 aux Arts Décoratifs de l’ENSA à Limoges est venue le 23 janvier 2015  à la rencontre des élèves en BTS industrie graphique de Maryse BASTIE,  présenter ses travaux sur la thématique de «  l’objet détourné » ou l’ utilisation d’un ou plusieurs objets dans un contexte différent, en changeant sa finalité initiale de celle pour lequel il a été conçu.

L’objet prend beaucoup de place dans notre société et finit soit par mourir soit par se renouveler dans sa phase de déclin pour laisser place à un nouveau produit. Aujourd’hui avec les TIC  le cycle de l’objet se « consume plus rapidement qu’on ne le consomme », à peine crée et sorti sur le marché qu’il est obsolète. Tout va vite et il faut un renouvellement permanent de l’objet, aussi bien au niveau efficience qu’au niveau de son design. Un objet pour l’objet n’existe plus. Est-ce que l’objet est devenu indispensable pour nous rendre plus libre ou est-il devenu maître de nos comportements ?

Beaucoup d’artistes envisagent à notre époque « la récupération » comme un travail plastique à part entière et réagissent par rapport à notre mode de consommation et la relation que nous entretenons avec les objets. Marcel Duchamp qui est le pionnier en matière du détournement nous prouve qu’une œuvre n’a pas besoin d’être fabriquée pour vivre en tant que telle. Pour lui, c’est le regard que nous portons sur les choses qui en fait ou pas une œuvre d’art. L’exemple le plus marquant est celui de l’urinoir en 1913, transformé en fontaine.

Dans son travail Morgane Kabiry choisit d’une manière précise l’ensemble des éléments qu’elle va détourner. Elle ne semble ni prisonnière ni dominée par leur valeur identitaire. Le choix des objets ne se fait pas par hasard. Elle essaie de faire passer un message que chacun peut s’approprier en fonction de son vécu.

En observant ses travaux nous pouvons retracer toute sa démarche personnelle, sa réflexion par rapport à sa vision du monde, sa manière de décaler la réalité qui reste subjective. Tous les éléments étaient soigneusement choisis pour être des générateurs de réflexion. La démarche est retenue et parfois ironique, « l’art est suggestif et nous y ressentons les émotions qui correspondent à ce que nous sommes, autant de personnes présentes verront dans ses travaux un ressenti différent». Elle n’a pas laissé son public indifférent.

Frédéric SELLERET, Professeur d'Arts Appliqués.

 

 

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